Le Mausolée, paradis perdus des graffeurs

Source: Brain Magazine

Quelque part dans le nord de Paris il y a un Casino Géant désaffecté de 40 000 mètres carrés. D’abord squatté par des familles immigrées, puis vidé de ses occupants par la police, ce bâtiment avait fini par être muré par la mairie. L’endroit était resté vierge de tout tag jusqu’à ce que deux artistes, Lek et Sowat, découvrent comment s’y introduire subrepticement en août 2010. Ils décident alors d’aller tous les jours sur place pour peindre.

Porte de la Villette, Casino Géant, août 2010. Lek et Sowat ne le savent pas encore, mais ils vont y rester plus d’un an, dans ce supermarché. Au fil de leur virée, ils traversent l’hiver, la nuit, rencontrent un gardien, deux flics, mais reviennent toujours, du lundi au vendredi, fidèles à leur nouveau poste dans cet ancien supermarché qui devient un super atelier de travail. Des murs aux plafonds, en passant par les sous-sols non éclairés, ils peignent des fresques hors-normes et jouent avec les espaces pour composer des décors fracassants, au milieu des fantômes des anciennes familles de squatteurs. La diversité du lieu en termes d’espaces et de surfaces leur permet de mélanger les genres : formes géométriques, linéaires, flèches, lettrages modifiés. On sent dans leurs travaux une totale liberté, une impulsion véloce, un appétit rageur de peindre dans un lieu qui offre toutes les conditions dont un graffeur puisse rêver. Et où les peintures sont respectées. L’endroit est si vaste que Lek et Sowat ne sont pas trop de deux, et décident de faire participer d’autres artistes. Dans ce temple du graffiti, ils invitent une quarantaine de Français à participer, sous condition de ne pas vendre la mèche : le spot doit rester secret. La liste des invités est longue : Apotre, Bims, Seth, Monsieur Qui, Swiz, Jayone… Les têtes d’affiche du tag de France.

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Fatcap covering: Lek and Sowat’s Mausoleum

Source: Chrixcel

In 2010 Lek discovers an abandoned supermarket condemned to demolition. This spot with no tag at all is a godsend and leads to the “Mausolée” project.

The Mausoleum at the time of ‘Immaculate Conception’ – Photo : ClickClaker

Lek & Sowat are the first to invest this place, situated very next to Paris, with some other fellow writers. Very soon they both have the idea to turn it into an artistic illegal residence inside which some graffiti artists and photographers (40 painters for 40,000 m²) will be invited to play a part in the evolution of what will become the “Mausoleum”.

A few months later, a gorgeous book is released (Editions Alternatives), and the secret that was kept so well during all this time is brought to light.

The choice of a French editor was symbolical, says Sowat : « The project took place in Paris, with French artists, in a building which was squatted and cleared out by the police, so in a way it reflected a French social, political and human drama. The traces of life we found inside, the writings on the walls, the abandoned letters and schoolbooks were mostly in French. There was no sense for us to try to convince a foreign editor. As we already knew Alternatives as we worked with them for previous books, we knew they were not the kind of editor to lay a hand on the contents to the detriment of the project”.

Coming out of a meeting at the end of October 2011 with Charlotte Gallimard, Head of Alternatives, things went very fast. After non-stop work, the book was published 6 months later.

The FatCap team also wanted to visit this playground to share with you what can be considered as an authentic underground museum.

A view of the roof with Apotre, Lek & Sowat

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Reportage Fatcap Lek & Sowat : Mausolée, le livre

Source: Chrixcel

Lek découvre en 2010 un supermarché abandonné voué à la démolition. Ce terrain vierge de tout tag est une aubaine et donne lieu au projet “Mausolée”.


Le Mausolée à l’époque de l’immaculée conception – Photo : ClickClaker

Lek et Sowat commencent d’abord à investir les lieux, situés à la lisière de Paris, avec quelques autres graffeurs de leurs crews respectifs. L’idée germe vite dans leur tête d’en faire une résidence artistique sauvage dans laquelle quelques artistes et photographes (40 artistes pour 40 000 m² au total) seront conviés à suivre et participer à l’évolution de ce qui deviendra le “Mausolée”.

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